(i)Charles Konan BANNY, Gouverneur de la BCEAO, Fax no : (00 221) 8239335
(ii)Seyni NDIAYE, Directeur de la BCEAO, Sénégal, Fax no : (00 221) 8235757
(iii)Amadou KANE, Directeur de la Banque Internationale pour le Commerce et l’Industrie du Sénégal (BICIS), Fax no : (00 221) 8233707
Chers Messieurs,
Je suis un client de la BICIS résidant à Londres et présentement en vacances à la Somone au Sénégal. Je me suis rendu ce matin à l’agence de la BICIS de Mbour/Saly pour y effectuer un dépôt en espèces de FCFA 200 000 sur mon compte de la BICIS qui se trouve localisé au siége de cette Banque à Dakar.
Je me suis vu imposer, à mon grand étonnement, le paiement d’une commission de FCFA 3125 pour cette opération. Ceci constitue une pratique bancaire qui n’existe ni en France, propriétaire de la BICIS, filiale de la BNP, ni en Angleterre où je vis, ni nulle part ailleurs à l’extérieur de la zone franc. Ceci n’a rien d’étonnant, car un tel prélèvement est plus à assimiler à une opération d’usure qu’ à une opération bancaire.
Pire, cette exploitation éhontée ne vient que s’ajouter à la panoplie des abus qui sont la marque dominante du monopole des banques françaises dans les pays de la zone franc (taux d’intérêts exorbitants, commissions excessives, prépondérance des prêts à la consommation au détriment de l’investissement productif et de la création d’emplois, fuites massives de capitaux en direction de l’Hexagone, spéculations dévastatrices fondées sur la convertibilité du franc CFA et les taux rémunérateurs avantageux qu’elle offre à court terme, strangulation du commerce inter régional, etc.).
Rien donc d’étonnant, dans de telles conditions, à ce que la pauvreté aillle grandissante et que les victimes de votre zèle au service de vos employeurs soient à compter parmi les populations les plus démunies du monde.
Alors j’en suis arrivé à me demander, comment, en tant que cadres africains situés au cour du dispositif économique de vos propres pays, en êtes-vous arrivés à cautionner et à vous faire les pratiquants de telles procédures qui vont à l’encontre des intérêts de vos pays et de vos compatriotes ? De quelle engeance êtes-vous faits pour devenir de tels collaborateurs ?
Il est vrai que vous travaillez pour des institutions qui sont contrôlées par la France qui vous rémunère gracieusement pour votre obédience. Est-ce cela qui justifie que vous sacrifiez les intérêts de vos pays et de vos concitoyens ? C’est ce que je crois. Mais je peux me tromper et c’est la raison pour laquelle je vous envoie ce fax pour que vous éclairiez ma lanterne.
D’avance, je vous en remercie
Sanou Mbaye
Economiste
fall says
Bien dit Monsieur Sanou.Est ce qu’ils t’ont répondu?.L’Afrique dite Francophone risque d’être la honte de l’Afrique.Elle recule partout.J’avoue que je n’arrive pas à comprendre ce système de parité 50 ans après les « indépendances ».Alors que les deux zones n’ont pas les mêmes niveau de développement,les les mêmes structure économiques;et pire cette situation ubuesque freine le commerce intra régional.